l'agenda des sorties

Un week-end de musique et de dialogue
Deux soirées pour traverser les paysages de l’âme, pour écouter ce que disent les voix du violoncelle, du piano — et du silence entre elles. Le fil invisible qui relie ces concerts est celui du romantisme, dans sa plus noble acception : la quête d’un langage où la passion et la pensée, le feu et la clarté, se rejoignent.
Le premier soir, la voix du violoncelle s’élève, tour à tour méditative et ardente, dans la compagnie du piano : Bach, Schumann et Brahms tissent un monde de confidences et de grands élans.
Le lendemain, le piano devient à lui seul orchestre, orgue et théâtre. De Bach transfiguré par Busoni à Liszt, en passant par Mendelssohn et von Bülow, la musique s’enflamme, rêve, évoque — jusqu’à se perdre dans la danse diabolique de la Mephisto-Valse.
Deux programmes en miroir, deux voyages intérieurs où se croisent la rigueur et l’abandon, l’ombre et la lumière — comme deux facettes d’un même souffle.

Samedi 29 novembre 2025, 19h – Salle Jean Bosc
Récital violoncelle et piano
Friedemann Ludwig, violoncelle — Vladimir Stoupel, piano
Deux artistes d’exception se retrouvent pour un voyage à travers l’intimité et la profondeur du répertoire germanique pour violoncelle et piano. La rencontre entre le violoncelle et le piano, entre souffle et résonance, donne naissance à un dialogue d’une rare intensité.
Le voyage s’ouvre avec la Suite n° 2 en ré mineur de Johann Sebastian Bach, monument de profondeur et de dépouillement, où le violoncelle, seul, semble se faire la voix de l’âme humaine. Dans cette musique, tout est prière, danse ou méditation.
Avec Robert Schumann et ses Fantasiestücke op. 73, l’univers se colore soudain de tendresse et de fièvre romantique. Les deux instruments se parlent à cœur ouvert, se poursuivent, s’enlacent — tour à tour rêveurs, passionnés, et d’une fragile douceur. La Sonate n° 2 en fa majeur de Johannes Brahms apporte à cette soirée son souffle monumental. Œuvre de maturité et de feu intérieur, elle unit la puissance et la tendresse, l’ombre et la lumière, dans une conversation musicale d’une intensité presque symphonique.

Johann Sebastian Bach (1685–1750)
Suite n° 2 en ré mineur pour violoncelle seul, BWV 1008
Robert Schumann (1810–1856)
Fantasiestücke pour violoncelle et piano, op. 73
Johannes Brahms (1833–1897)
Sonate n° 2 en fa majeur pour violoncelle et piano, op. 99

Dimanche 30 novembre 2025, 19h – Salle Jean Bosc
Récital de piano
Vladimir Stoupel, piano
Ce récital solo propose un itinéraire flamboyant à travers la virtuosité, la spiritualité et le lyrisme du grand répertoire romantique. Un piano seul, mais mille voix : celles du choral et de la danse, de l’élan héroïque et de la rêverie.
Dans la Toccata et Fugue en ré mineur de Bach, recréée par Ferruccio Busoni, l’orgue devient clavier — l’espace d’une cathédrale se déploie sous les doigts du pianiste, où majesté et mystère s’unissent dans un souffle presque surnaturel.
Les Variations sérieuses de Felix Mendelssohn conduisent ensuite vers un autre type d’élévation : rigueur et émotion y cohabitent dans un arc dramatique d’une noblesse saisissante.
Puis surgit la fantaisie théâtrale d’Hans von Bülow, dont les Rimembranze dell’opera “Un Ballo in maschera” réinventent l’univers verdien avec élégance, brio et un clin d’œil d’humour.
Enfin, Franz Liszt referme la soirée dans une apothéose de virtuosité et de feu. Sa Paraphrase sur “Rigoletto” et la vertigineuse Mephisto-Valse n° 1 transforment le clavier en un théâtre d’ombres et de lumières — là où le diable et le poète se confondent dans la même danse flamboyante.

Johann Sebastian Bach (1685–1750) / Ferruccio Busoni (1866–1924)
Toccata et Fugue en ré mineur, BWV 565
Felix Mendelssohn Bartholdy (1809–1847)
Variations sérieuses, op. 54
Hans von Bülow (1830–1894)
Rimembranze dell’opera “Un Ballo in maschera” di Giuseppe Verdi, op. 17
Franz Liszt (1811–1886)
Paraphrase de concert sur “Rigoletto” de Giuseppe Verdi (1860)
Mephisto-Valse n° 1