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À travers films, photographies et installations, Nelson Bourrec Carter sonde la mémoire collective et interroge la manière dont les images populaires influencent la visibilité des identités queer et afro-américaines.

Nelson Bourrec Carter développe une pratique où se croisent film, photographie et installation. Son travail interroge la mémoire, les représentations et les spectres qui les habitent. Il s’intéresse à la manière dont les images issues de la culture populaire – cinéma, séries télévisées, banlieues américaines – nourrissent nos imaginaires collectifs et influencent la façon dont certaines identités, notamment queer et afro-américaines, sont perçues ou invisibilisées.

Dans ses œuvres, visible et invisible se mêlent pour révéler ce que les récits dominants tendent à effacer ou à faire taire. Sa démarche s’inspire de la notion de « hantise », développée par la sociologue Avery F. Gordon, qui désigne ces traces du passé toujours actives dans le présent. Ces fantômes du réel brouillent les frontières entre mémoire, oubli et survivance.

Cette dimension spectrale s’articule avec une forme de “magie pratique” – une magie du quotidien faite de gestes simples mais porteurs d’intention et de pouvoir. Baisers échangés devant les décors californiens de son adolescence, la reconstruction de la communauté disparue d’Allensworth ou encore les voix chorales s’élevant dans Teen Spirits : autant d’actions où s’entrelacent désir, puissance et mémoire.