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Félix Blume façonne le son comme une matière pour créer ses pièces sonores, vidéos, actions ou installations. Son processus créatif est souvent collaboratif, incluant les communautés locales. Il utilise l’espace public tant comme lieu d’expérimentation que comme lieu de présentation. L’écoute est au centre de sa pratique, au-delà du sonore, invitant le public à saisir l’imperceptible et à favoriser les rencontres à travers le son. Il porte une attention particulière aux êtres qui nous entourent — du bourdonnement d’une abeille aux pas d’une tortue ou au chant des grillons — ainsi qu’au dialogue entre les humains et le contexte, naturel ou urbain, qu’ils habitent. Il est également intéressé par les mythes et l’interprétation contemporaine que l’on peut en faire, par ce que les voix nous racontent au-delà des mots.

Ses pièces sonores ont été diffusées par des radios du monde entier, et il a présenté son travail dans de nombreux festivals et expositions internationales.

Invité en résidence à Albi, par le centre d’art Le Lait et le GMEA, Félix Blume a décidé de concevoir une œuvre auprès de personnes sourdes et malentendantes. Il s’est rapproché pour cela du Centre Spécialisé Déficients Auditifs (CSDA) de la Fondation Bon Sauveur d’Alby. Curieux de la manière dont écoutent/entendent les personnes qui sont sourdes ou malentendantes, l’artiste a souhaité échanger avec elles pour comprendre et retranscrire ce qu’elles perçoivent. Si on limite souvent le son à ce qui est perceptible par le tympan, dans une certaine bande de fréquences audibles, il souhaite avec ce projet ouvrir cette notion aux vibrations que l’on peut percevoir avec l’ensemble du corps, aux sons reconstruits par la vue, aux sons rêvés et imaginés...

La notion d’écoute va ici bien au-delà du sonore. Elle est avant tout histoire de partage : écouter pour appréhender l’autre, se mettre à sa place et découvrir sa relation au monde. Il s’agit d’identifier quels sons/vibrations sont agréables, et comment on peut partager cette sensation avec une personne entendante.

En parallèle de cette nouvelle production, un ensemble d’œuvres déjà existantes sera présenté dans l’exposition Au delà du son, qui témoigne de la diversité des thématiques abordées par Félix Blume, mais également de la grande cohérence de ce corpus. En effet, qu’il s’intéresse au sort des migrants au Brésil, qu’il travaille avec des personnes aveugles au Mexique, qu’il reproduise le son d’un essaim ou se penche sur les chiens de rue de Belo Horizonte, l’artiste adopte toujours la même approche sensible, au plus près du terrain et des personnes avec lesquelles il collabore.