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Pour sa première pièce en solo, Ruth Childs plonge dans les couches intimes de ses souvenirs physiques et émotionnels déclenchés par les musiques qu’elle écoutait enfant. De Beethoven à Tchaïkovski, en passant par les danses slaves de Dvořák, la chorégraphe et danseuse se remémore des impulsions inexpliquées, des danses instinctives. Dans un espace vide, une chambre blanche, elle convoque, joue, dialogue, incarne et lutte avec ces réminiscences. Par touches colorées, l’artiste compose une partition faite de sensations retrouvées, de gestes dépoussiérés, de plaisir spontané. D’abord menée par la musique, elle s’en émancipe peu à peu, joue avec elle, la défie, finit par imposer son propre tempo. « Mon corps se transforme en écran de projection, figure humaine, créature, corps musical ou simple vibration. Il questionne ce qui est de l’ordre de l’intime et de l’ordre du collectif. » Dotée d’une forte présence magnétique, Ruth Childs impose ici son style entre rigueur académique et fantaisie créatrice.