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Gaëlle Hermant met en scène une comédie corrosive du dramaturge de la nouvelle scène russe Ivan Viripaev : 7 variations de la même pièce sur le thème de la mort, qui révèlent l’absurdité du réel. Drôlement noir !

Ils sont 6, réunis dans un salon réservé aux familles dans un hôpital : une infirmière, une femme âgée, Andreï, sa femme Olga, sa maîtresse Catherine et la mère de celle-ci. A 7 reprises, l’annonce d’une mort crée des situations grotesques, soulève des tempêtes émotionnelles, déplace les relations entre les personnages. Chaque fois, la scène se rejoue, comme une ritournelle, avec un léger décalage ou un subtil glissement scénographique. La musicienne Viviane Hélary derrière une cloison transparente, installe l’ambiance, ponctue les ressentis. Au fil des variations, des fragments de vie intime surgissent, le refoulé déborde.

Un comique naît de ces répétitions, des quiproquos qui s’invitent dans un huis clos aux allures de vaudeville ou de mélodrame. Ivan Viripaev dissèque les réactions face à la mort et les malaises de la société dans cette pièce écrite comme une partition musicale, dont le leitmotiv serait l’évocation de la « danse Delhi », chorégraphie créée par Catherine au retour d’un voyage en Inde. Tous sont obsédés par ce solo mythique, chorégraphie de la consolation qui lui a permis de sublimer sa douleur, soit qu’il les dérange, soit qu’il les bouleverse. Gaëlle Hermant nous entraîne dans le rythme effréné de ce texte singulier qui se lit comme de la poésie.