l'agenda des sorties

Lorsque DX a pris les clichés avec lesquels il a travaillé dans la plupart des œuvres de cette série, il habitait la campagne proche des Monts du Forez. Manquant de temps pour peindre ou dessiner, il arpentait régulièrement les environs en quête de tableaux à cadrer. Ces balades contemplatives étaient devenues indispensables pour son bien-être car il se reconnecté à une harmonie perdue. Le besoin de partager sa redécouverte alimentait sa page Instagram (@patrick_devernoix), il constatait ainsi qu'il n'était vraiment pas le seul à avoir cette démarche.
Vivant aujourd'hui en ville et de plus dans une période de privation de liberté, ces images souvenirs numériquement vaporisées sur internet se sont imposées régulièrement sur l'écran d'ordinateur. La question de les utiliser c'est alors posée. Mais de quelle manière réanimer ces moments de connexion passées ?
La première idée fut de procéder comme il l'a fait avec le projet « Métamorphose d'un selfie ». C'est à dire extirper l'image de son état numérique en fabriquant une matrice destinée à la gravure, par le biais de l'impression 3d. Le résultat est un nombre limité d'estampes, imprimées sur un papier fabriqué par l'artiste, qui au final reviennent transformées à leur auteur.
Le parcours de l'instantané des réseaux sociaux à la petite série d'estampes unique et intime, n'est pas suffisant pour faire apparaître sous-bois et grands arbres. La taille des plaques fabriqués par l'imprimante limite le format. Alors il découpe l'image pour l'imprimer en plusieurs fragments qui seront ensuite juxtaposés et collés.
Puis c'est sur toile, support qui se passe de cadre et de verre protecteur que DX va reconstituer à nouveau le puzzle. Cette fois les plaques en plastique sont inspirées par la peinture classique, les blancs sont plus épais pour venir couvrir les couleurs sombres et éclater. Quelques incidents d’impression mais aussi l'impossibilité à faire disparaître la jointure des pièces, pousseront l'artiste à les faire ressortir plutôt que de les dissimuler, à les travailler individuellement. C'est alors qu'avec la couleur apparaissent altérations, décalages, distorsions, autant d’incidents d'interprétation qui viennent dégrader l'image. Ceci révèle pour DX une impossibilité de voir l'ensemble comme une unité, mais seulement comme une somme de détails qu'il assemble pour parler de sa réalité.